Procédures collectives
Spécialiste du traitement des entreprises en difficultés, l’étude S21Y accompagne les dirigeants
d’entreprises et leurs salariés dans le déroulement des procédures
collectives.
Elle intervient auprès de tout type d’entreprise, quelle que soit sa
taille ou son modèle économique.
C’est la juridiction
compétente qui désigne le mandataire judiciaire dans le jugement d’ouverture de la procédure. Sa
désignation est obligatoire et systématique.
Ses
missions peuvent se résumer ainsi :
- La représentation et défense de l’intérêt collectif des créanciers ;
- La vérification des créances déclarées par les créanciers de l’entreprise ;
- La préservation des droits financiers des salariés ;
- L’aide du dirigeant dans l’élaboration d’un plan de sauvegarde, de redressement ou de
cession, en l’absence d’administrateur désigné ;
- La valorisation de l’entreprise pour aboutir à une cession totale ou partielle dans les
meilleures conditions afin d’un réemploi rapide des ressources
humaines et économiques ;
- A défaut, l’optimisation de la cession des actifs isolés dans l’intérêt collectif des
créanciers ;
- La répartition des sommes recouvrées au profit des créanciers de l’entreprise ;
Vous êtes dirigeant d’une entreprise et celle-ci rencontre actuellement des
difficultés financières, juridiques, ou des dysfonctionnements importants.
La loi prévoit trois procédures collectives qui diffèrent selon la nature de vos difficultés : la
procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation
judiciaire.
La sauvegarde : article L. 620-2 et s. du Code de
commerce
A qui s’adresse-t-elle ?
Aux entreprises qui, sans être en cessation des paiements, justifient de difficultés qu’elles ne
sont pas en mesure de surmonter
Objectifs de la procédure :
Faciliter la réorganisation de l’entreprise afin de permettre la poursuite de l’activité
économique, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif. Elle
donne lieu à un plan arrêté par jugement à l’issue d’une période d’observation.
Qui est à l’initiative de l’ouverture de la procédure ?
Vous seul êtes à l’initiative de la procédure.
Les étapes de la procédure :
Vous déposez une demande d’ouverture auprès du Tribunal de Commerce ou du Tribunal de Grande
Instance. L’article R. 621-1 du Code de commerce liste les documents à
joindre à votre demande.
Vous êtes ensuite convoqué par le Greffe à une audience
pour statuer sur l’opportunité d’ouvrir une telle procédure.
Intervient ensuite le jugement d‘ouverture, qui désigne les organes de la procédure :
juge commissaire, le mandataire judiciaire qui représente tous les
créanciers dont les salariés, et éventuellement un administrateur judiciaire, qui dispose selon
le cas d’une mission de surveillance ou d’assistance.
Dans le cadre d’une mission de surveillance, l’administrateur s’assure
simplement que les actes accomplis par le dirigeant sont bien
conformes à l’intérêt de l’entreprise et en tient informé le Président du Tribunal.
Dans le cadre d’une mission
d’assistance, le Tribunal compétent peut exiger le concours de l’administrateur dans
l’établissement de certains actes, mais vous restez seul compétent pour les
actes de gestion courante.
Le jugement d’ouverture ouvre une période
d’observation de six mois, renouvelable une fois.
Elle permet de
réaliser un diagnostic sur la santé financière de votre entreprise, tout en organisant des
mesures de restructuration.
L’ouverture de la procédure
entraîne le gel du passif (interdiction des paiements, suspension des poursuites) et
s’accompagne de mesures de redressement (restructuration, licenciements
économiques, rupture ou poursuite des contrats en cours).
Ainsi, il vous sera
interdit de procéder au paiement de vos créances antérieures au jugement
d’ouverture et vous ne pourrez plus être poursuivi par vos créanciers individuellement: ceux-ci
seront réunis et mis à égalité, et leur paiement sera effectué aux
échéances prévues dans le plan élaboré à l’issue de la période d’observation.
A
l’inverse, certaines créances nées postérieurement à ce jugement et
nécessaires à votre activité (principalement, les salaires de vos employés, les paiements dus en
contrepartie de vos contrats fournisseurs, les loyers dus en vertu de
votre bail commercial…) devront être payées à l’échéance, permettant ainsi la poursuite de votre
activité.
Cas particulier du bail: une fois la
procédure ouverte, le bailleur ne pourra plus résilier le bail pour des échéances impayées avant
le jugement d’ouverture. Après le jugement d’ouverture, vous serez
tenu de payer les loyers à chaque échéance, mais le bailleur ne sera pas en mesure de résilier
le bail avant une durée de 3 mois.
Un bilan économique
et social de votre entreprise est réalisé pendant la période d’observation par l’administrateur
et avec votre concours. Ce bilan permettra ensuite l’élaboration du
plan de sauvegarde.
Celui-ci définit les modalités de règlement du passif, ainsi
que les perspectives d’emploi et les conditions sociales de la
poursuite de votre activité.
Le plan peut prévoir des
licenciements pour motif économique, auquel cas il devra également
mentionner les mesures nécessaires au reclassement et à l’indemnisation des salariés
occupant les postes concernés.
Une fois arrêté par jugement, le
plan devra être exécuté, sur une période convenue qui peut s’étendre jusqu’à 10 ans.
Intérêt de la procédure de sauvegarde :
- Vous conservez la gestion de votre entreprise.
Celle-ci n’étant pas en cessation de
paiement, elle conserve la confiance de ses créanciers et
partenaires. La sauvegarde permet donc de régler les difficultés avant qu’elles ne
deviennent trop graves. En prenant l’initiative de demander une telle procédure,
le plus tôt après l’apparition de difficultés, vous optimisez vos chances de revenir à une
situation financière normale.
- L’AGS (Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés), à
défaut de fonds disponibles, peut faire l’avance des créances
salariales liées à la rupture des contrats de travail pendant la période d’observation et
dans le mois suivant l’arrêt du plan de sauvegarde.
- Le gel du passif: l’ouverture d’une procédure collective entraîne l’interdiction de payer
les créances nées antérieurement à l’ouverture de la procédure et
son corollaire : l’arrêt des poursuites individuelles ;
- L’arrêt du cours des intérêts légaux et conventionnels ainsi que tout intérêt de retard et
majorations (sauf pour les prêts d’une durée égale ou supérieure à
un an).
Nonobstant l’article 1343-2 du Code civil, les intérêts échus de ces créances ne peuvent
produire des intérêts.
Les
personnes physiques coobligées ou ayant consenti une sûreté personnelle ou ayant affecté ou
cédé un bien en garantie peuvent se prévaloir de cette disposition.
Votre entreprise bénéficie alors d’un véritable “bol d'oxygène“ pendant la période
d’observation. Elle ne doit payer que les dettes nées postérieurement à
l’ouverture de la procédure.
- Le jugement d’ouverture d’une procédure de sauvegarde suspend jusqu’au jugement arrêtant le
plan toute action contre les personnes physiques coobligées ou
ayant consenti une sûreté personnelle ou ayant affecté ou cédé un bien en garantie.
Le tribunal peut ensuite leur accorder des délais ou un différé de paiement dans la limite de
deux ans.
- La mise en place de mesures de restructuration élaborées avec l’administrateur
judiciaire.
- L’arrêté d’un plan de sauvegarde destiné à apurer le passif sur 10 ans maximum.
- Les personnes physiques coobligées ou ayant consenti une sûreté personnelle ou ayant affecté
ou cédé un bien en garantie peuvent se prévaloir des
dispositions du plan de sauvegarde, au même titre que l’entreprise.
Le projet de plan détermine les perspectives de redressement en fonction des possibilités et des
modalités d’activités, de l’état du marché et des moyens financiers
disponibles.
Il définit les modalités de règlement du passif et les garanties
éventuelles que le dirigeant doit souscrire pour en assurer l’exécution.
Ce projet expose et justifie le niveau et les perspectives d’emploi ainsi que les
conditions sociales envisagées pour la poursuite de l’activité.
Le
plan de sauvegarde met fin à la période d’observation. Il comporte s’il y a lieu, l'arrêt,
l’adjonction ou la cession d’une ou plusieurs activités. Les droits de
préemption institués par le Code rural ou le Code de l’urbanisme ne peuvent s’exercer sur un
bien compris dans une cession, d’une ou plusieurs activités, décidé en
application du plan.
Le redressement judiciaire : article L. 631-1 du
Code de commerce
A qui s’adresse-t-il ?
Aux entreprises se trouvant dans l’impossibilité de faire face à son passif exigibile avec son
actif disponible.*
* Lorsque l’entreprise est dans l’impossiibilité de faire face à son passif exigible avec son
actif disponible, elle est en état de cessation des paiements ».
Objectifs de la procédure :
La procédure de redressement judiciaire est destinée à permettre la poursuite de l’activité de
l’entreprise, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif.
Elle donne lieu à un plan arrêté par jugement à l’issue de la période d’observation.
Qui est à l’initiative de l’ouverture de la procédure ?
En tant que dirigeant, vous devez solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement
judiciaire au plus tard dans les quarante-cinq jours qui suivent la
cessation des paiements si vous n’avez pas, dans ce délai, demandé l’ouverture d’une procédure
de conciliation.
Attention : tout créancier impayé (vos salariés compris) peut solliciter l’ouverture d’une
procédure de redressement ou de liquidation judiciaire s’il apporte
tout élément de preuve de nature à caractériser la cessation des paiements de votre entreprise.
La demande doit être écrite et déposée au greffe du tribunal compétent (pour déterminer le
tribunal compétent, cf. supra), accompagnée des documents listés à
l’article R. 631-1 du Code de commerce.
Les étapes de la procédure :
Vous êtes ensuite convoqué par le Greffe à une audience pour statuer sur l’ouverture de la
procédure.
Intervient ensuite le jugement d‘ouverture, qui désigne les organes de la procédure : juge
commissaire, le mandataire judiciaire qui représente tous les
créanciers dont les salariés, et éventuellement un administrateur judiciaire, qui dispose selon
le cas d’une mission de d’assistance ou de représentation.
Le jugement d’ouverture ouvre une période d’observation de six mois, renouvelable une fois. Le
Tribunal peut également la prolonger exceptionnellement d’une
durée de six mois supplémentaires à la demande du Procureur de la République.
Elle permet de réaliser un diagnostic de la santé financière de votre entreprise, tout en
organisant des mesures de restructuration.
L’ouverture de la procédure a pour effet le gel du passif (interdiction des paiements, suspension
des poursuites) et s’accompagne de mesures de redressement
(restructuration, licenciements économiques, rupture ou poursuite des contrats en cours).
Ainsi, il vous sera interdit de procéder au paiement de vos créances antérieures au jugement
d’ouverture et vous ne pourrez plus être poursuivi par vos
créanciers individuellement: ceux-ci seront réunis et mis à égalité, et leur paiement sera
effectué aux échéances prévues dans le plan élaboré à l’issue de la période
d’observation.
Ainsi, il vous sera interdit de procéder au paiement de vos créances antérieures au jugement
d’ouverture et vous ne pourrez plus être poursuivi par vos
créanciers individuellement: ceux-ci seront réunis et mis à égalité, et leur paiement sera
effectué aux échéances prévues dans le plan élaboré à l’issue de la période
d’observation. A l’inverse, certaines créances nées postérieurement à ce jugement et nécessaires
à votre activité (principalement, les salaires de vos employés, les
paiements dus en contrepartie de vos contrats fournisseurs, les loyers dus en vertu de votre
bail commercial…) sont payées à l’échéance, permettant ainsi la poursuite
de votre activité.
Cas particulier du bail: une fois la procédure ouverte, le bailleur ne pourra plus résilier le
bail pour des échéances impayées avant le jugement d’ouverture.
Après celui-ci, vous serez tenu de payer les loyers à chaque échéance, mais le bailleur ne sera
pas en mesure de résilier le bail avant une durée de 3 mois.
Un bilan économique et social de votre entreprise est réalisé pendant la période d’observation
par l’administrateur et avec votre concours. Ce bilan permet
ensuite l’élaboration du plan de redressement.
Celui-ci définit les modalités de règlement du passif, ainsi que les perspectives d’emploi et les
conditions sociales de la poursuite de votre activité.
Le plan peut prévoir des licenciements collectifs pour motif économique.
La procédure de redressement judiciaire peut aboutir à une cession totale ou partielle de
l’entreprise.
Une fois arrêté par jugement, le plan devra être exécuté, sur une période convenue qui peut
s’étendre jusqu’à 10 ans.
Les licenciements pour motif économique sont possibles pendant la période d’observation selon une
procédure simplifiée.
L’intervention de l’AGS est élargie par rapport à la procédure de sauvegarde. Elle peut prendre
en charge les salaires impayés à la date d’ouverture de la
procédure, les créances salariales nées de la rupture des contrats de travail pendant la période
d’observation et dans le mois suivant l’arrêté du plan de
redressement.
A l’issue de la période d’observation, le jugement doit statuer sur l’issue proposée : plan de
redressement par continuation ou par cession de l’entreprise.
Intérêt de la procédure de redressement:
-
L’AGS (Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés) fait
l’avance des créances salariales impayées à la date
d’ouverture de la procédure et des créances salariales nées de la rupture du contrat de
travail pendant la période d’observation de la procédure et dans le mois
suivant l’arrêté du plan ;
-
Les licenciements pour motif économique sont possibles pendant la période d’observation
selon une procédure simplifiée ;
-
Le gel du passif: l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire entraîne
l’interdiction de payer les créances nées antérieurement à
l’ouverture de la procédure et son corollaire l’arrêt des poursuites individuelles.
Votre entreprise bénéficie alors d’un véritable “bol d'oxygène“ pendant la période d’observation.
Elle ne doit payer que les dettes nées postérieurement à
l’ouverture de la procédure.
- La mise en place de mesures de restructuration élaborées avec l’administrateur judiciaire ;
- L’arrêté d’un plan de redressement destiné à apurer le passif sur 10 ans maximum.
La liquidation judiciaire : article L 640-1 du
Code de commerce
A qui s’adresse-t-elle ?
Aux entreprises qui sont en état de cessation de paiement ET dont le redressement est
manifestement impossible.
Objectifs de la procédure :
La procédure de liquidation judiciaire est destinée à mettre fin à l’activité de l’entreprise ou
à réaliser son patrimoine par une cession séparée ou globale de
ses biens, et ce de manière à apurer le passif.
Qui est à l’initiative de l’ouverture de la procédure ?
Comme dans le cas du redressement, en tant que dirigeant, vous devez déclarer la cessation de
paiement dans les 45 jours, ce qui déclenchera en principe
l’ouverture de la procédure. Mais elle peut également résulter de l’assignation de tout
créancier impayé (vos salariés compris) ou d’une requête du Ministère public.
Les étapes de la procédure :
La liquidation judiciaire peut être ouverte immédiatement sans période d’observation ou elle
peut être prononcée à l’issue de celle ci.
Le jugement
d’ouverture peut prononcer la liquidation immédiate ou prévoir un maintien temporaire de
l’activité.
Il existe une
procédure de liquidation judiciaire simplifiée soumise à conditions. Elle est
obligatoirement prononcée lorsque le débiteur n’a pas d’actif immobilier, n’emploie pas
plus d’un salarié, et un chiffre d’affaire inférieur à 300 000 € hors taxe. Si l’effectif
des salariés inférieur à 5, et le chiffre d’affaire compris entre 300 000
et 750 000 € HT, le tribunal est libre de décider de recourir ou non à la procédure
simplifiée.
Le jugement d’ouverture définit la date de cessation
des paiements et nomme un liquidateur, qui remplit trois fonctions : il agit en défense de
l’intérêt collectif des créanciers, en représentation du débiteur et en
tant qu’organe de la procédure.
Est également nommé un commissaire priseur
judiciaire aux fins de réaliser l’inventaire et la prisée de l’actif. Le
jugement d’ouverture produit les mêmes effets qu’en cas de sauvegarde (interdiction des
paiements, nullité des paiements de créanciers antérieurs, arrêt des
poursuites).
Vous êtes alors dessaisi de la gestion de l’entreprise. En l’attente
de la cession des actifs, ceux-ci seront gérés par le liquidateur.
Les contrats en cours ne sont pas résiliés du seul fait de l’ouverture de la liquidation
judiciaire. Le liquidateur a la faculté d’exiger l’exécution des
contrats en cours en fournissant la prestation promise au cocontractant, ce qu’il sera notamment
amené à faire en cas de poursuite temporaire de l’activité.
L’aboutissement de la procédure de liquidation est la cession des actifs par le liquidateur pour
désintéresser les créanciers.
La cession de
l’entreprise peut être globale par le biais d’un plan de cession, ou être effectuée de manière
séparée par la vente des biens isolément.
Elle est
obligatoirement prononcée lorsque le débiteur n’a pas d’actifs immobilier, n’emploie pas plus
d’un salarié et dont le chiffre d’affaire est inférieur à 300 000€ hors
taxe.
Si l’effectif des salariés est inférieur à 5, et le chiffre d’affaire
compris entre 300 000 et 750 000€ HT, le tribunal est libre de décider de
recourir ou non à la procédure simplifiée.